De plus en plus de personnes décident d’intégrer l’expérience psychédélique encadrée dans leur parcours de développement personnel et spirituel. Chaque année des milliers de personnes se rendent aux Pays-Bas afin de bénéficier d’un cadre légal et d’un encadrement professionnel et réglementé pour leur expérience psychédélique. Vous avez décidé de franchir le pas ? Voici quelques conseils pour préparer au mieux votre prochaine retraite.
Pourquoi se préparer ?
Une retraite psychédélique avec psilocybine peut engendrer des changements profonds dans votre existence1. Or, comme vous le savez sans doute déjà, la préparation du voyage est un facteur de réussite important. On nous parle très souvent de la nécessité d’avoir une intention pour son voyage psychédélique, mais ça ne suffit pas forcément à être bien préparé. Dans cet article, nous allons évoquer 5 axes de préparation très concrets. Bien-sûr chacun est libre d’atteindre le degré de préparation qui lui convient, mais ces 5 principes peuvent être considérés comme des repères pour mettre toutes les chances de votre côté, et pour aboutir, entre autres, à une intention claire pour votre future retraite psychédélique aux Pays Bas avec la psilocybine.
1. La préparation physique
Cela va sans dire, le corps va jouer un rôle primordial dans votre expérience avec la psilocybine : c’est à votre corps que vous allez confier la tâche d’ingérer un breuvage contenant de la psilocybine, pour en tirer une expérience sans précédent. Il va donc falloir l’aider un petit peu à faire son travail.
Comment préparer son corps pour cette expérience ?
C’est assez simple, il s’agit d’avoir un mode de vie relativement sain et d’éviter les intrants toxiques qui pourraient nuire à l’expérience.
La première médecine, c’est l’alimentation. Afin de permettre au corps de mieux vous aider à focaliser sur votre intention et à absorber la psilocybine, il est recommandé de limiter ou d’éviter les aliments qui ont des propriétés inflammatoires ou acidifiantes, telles que les produits laitiers et la viande, les aliments transformés industriels (sucres, acides gras trans…), mais également l’alcool, la caféine et aussi tout ce qui contient des céréales et du gluten. Dans la mesure du possible, préférez une alimentation plus végétarienne et naturelle à mesure que votre retraite approche.
Viennent ensuite, bien évidemment, les autres substances que nous ingérons au quotidien. Il est vivement conseillé de réduire ou d’arrêter les psychotropes avant une retraite psychédélique, dans la mesure du possible bien sûr. Par exemple, si vous consommez occasionnellement du tabac ou du cannabis, il vous sera facile de ne pas y toucher plusieurs semaines avant, ce qui est recommandé. Mais si vous êtes dépendant à l’une de ces substances, le fait de modérer votre consommation sera déjà un précieux acquis. Il vous sera plus facile d’éviter d’y toucher le jour de la cérémonie, ce qui est fortement recommandé.
Il en va de même pour les médicaments, dont il convient dans la mesure du possible de réduire les doses voire d’arrêter complètement s’il s’agit d’anti-dépresseurs.
Une fois encore, la préparation de votre retraite peut être une bonne occasion de reprendre certaines bonnes habitudes, car nombreux sont ceux qui éprouvent plus de facilité à maintenir un mode de vie plus sain après une expérience avec la psilocybine.
2. La préparation psychologique
De manière générale, il est important de comprendre que les psychédéliques, dont la psilocybine fait partie, sont en quelque sorte des “révélateurs de la psyché”, c’est à dire que les contenus qui vont se manifester sont déjà en vous, mais plutôt inconscients. Autrement dit, plus le sujet dispose d’un recul sur ses propres fonctionnements (réflexivité), plus il sera à même d’accueillir la (beaucoup) plus grande prise de recul induite par son expérience psychédélique.
C’est pourquoi il est globalement admis que votre retraite psychédélique peut s’avérer être un excellent complément à une psychothérapie. On parle alors de Psychothérapie Assistée par les Psychédéliques (PAP). De plus en plus de psychothérapeutes s’intéressent au sujet (et ont commencé à se former) depuis qu’il a été largement démocratisé suite aux résultats des nombreuses études menées par des institutions très sérieuses comme l’hôpital John Hopkins, MAPS, etc.
Est-ce à dire qu’une expérience psychédélique est inutile si vous ne suivez pas une psychothérapie ? Non bien-sûr, mais votre “psycho-éducation” compte : on peut assurément affirmer que le plus vous avez du recul sur vos façons de fonctionner, vos schémas éducatifs, votre égo, vos traumatismes en tant qu’enfant, etc, plus vous saurez mettre à profit votre expérience.
Une excellente initiative pourrait être de ressortir les carnets de notes de votre dernier stage de développement personnel, ou de commencer un bilan psychologique, avec l’aide d’un ouvrage ou celle d’un psychothérapeute.
3. La préparation mentale
La qualité de présence que facilitent la méditation ou les pratiques corporelles est souvent citée par les psychonautes. En effet, si vous pratiquez la méditation, vous vous exercez à maintenir une conscience plus équanime, plus calme face aux événements et aux pensées issues du mental. Cet état de conscience est plutôt compatible avec une expérience psychédélique, puisqu’on va y accueillir quelque chose d’inédit !
Même si vous ne méditez pas habituellement, quelques pas dans ce sens pourraient bien vous aider dans votre préparation, pendant votre séance, et surtout pour l’intégration qui suivra, en nous rendant souvent plus compétent pour accepter.
On réalise alors que le yoga, le qi-kong, le chant, la marche en pleine nature… peuvent engendrer des états de la conscience modifiés : on est plus calme, on est très présent. Il est probable que si vous pratiquez la pleine conscience (mindfulness) avant votre cérémonie, vous poursuivrez cette pratique ensuite, car cela vous paraîtra évident, et peut-être aussi plus naturel.
C’est peut-être le moment de se lancer ? Il existe de nombreuses applications qui proposent des méditations guidées, telle que Headspace. Quelques minutes par jour suffisent pour commencer, et pourraient vous changer la vie.
4. La préparation cognitive
Pour vivre une expérience sereine, il peut être utile pour la plupart d’entre nous d’être nourri de quelques connaissances au sujet des retraites, de la psilocybine, etc Il ne s’agit pas d’essayer de tout savoir, mais de s’être suffisamment documenté pour se sentir en sécurité, et pour vérifier si cette démarche nous correspond effectivement.
Par exemple, si nous cherchons à guérir d’une dépression résistante aux anti-dépresseurs, nous gagnerons en lucidité en lisant un ouvrage dédié, en parcourant quelques articles sur les études récentes, ou en visionnant l’un des films les plus intéressants sur le sujet. En effet, cette démarche nous permettra de connaître les véritables effets de la psilocybine sur la dépression, qui peuvent être spectaculaires mais qui ne sont pas éternels, et qui ne sont résolutoires que s’ils s’accompagnent d’un travail individuel. En démystifiant cet outil extraordinaire, on lui permettra d’être beaucoup plus efficace.
5. La préparation sociale
Difficile de faire plus dépaysant qu’un voyage psychédélique ! Si raconter un tel voyage à son entourage risque d’être délicat, sachez que ne pas pouvoir en parler à qui que ce soit le sera encore plus.
Une des meilleures choses à faire pour préparer son voyage, c’est de penser au retour. Qui sont les personnes qui auront connaissance de votre démarche, la comprennent-elles ? sont-elles soutenantes ? Qu’il s’agisse de votre conjoint, de membres de votre famille ou d’amis proches, prenez le temps de leur expliquer vos intentions, informez-les sur le caractère ineffable de l’expérience, et sur votre besoin d’un soutien bienveillant et non-jugeant. Une fois qu’ils seront mieux informés, vos confidents et soutiens pourront lâcher-prise sur leurs craintes et être disponibles pour en parler avec vous si vous en ressentez le besoin.
Bien sûr, si vous êtes accompagné par un(e) psychothérapeute, il paraît essentiel d’échanger ensemble sur cette démarche. En particulier si votre thérapeute s’est déjà documenté, voire s’il (elle) a déjà vécu une retraite psychédélique. Ce sera alors votre meilleur atout possible pour le travail d’intégration qui est devant vous.